Sur le site-mémorial de ce camp d’Aix-en-Provence, élèves, collégiens et lycéens se confrontent à la réalité de l’internement et aux notions de résistance.
La poussière ocre de silice les prend à la gorge. Le froid humide qui règne éternellement entre les murs épais de l’ancienne tuilerie les fait frissonner. Et « la rivière de pisse et de merde » qu’évoque crûment Lionel Boulat, le médiateur et responsable de l’accueil du public qui les accompagne, finit de leur mettre le cœur au bord des lèvres. Dans les entrailles du camp des Milles, immense ensemble de bâtiments rouges posés dans la verdoyante campagne d’Aix-en-Provence, une trentaine de collégiens déambule dans ce qui fut le plus grand camp d’internement du sud-est de la France. Ils s’approchent ainsi de la réalité vécue par la dizaine de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants internés là de septembre 1939 à fin 1942.