Tout au long de la crise des «gilets jaunes», des militants inscrits dans l’histoire des banlieues, issus de l’immigration maghrébine ou subsaharienne, souvent proches de la France insoumise, ont vu dans ce mouvement qui ne leur était pourtant pas toujours favorable, une opportunité qui ne se représenterait peut-être pas de sitôt. La jonction, du moins sur le papier, est faite entre d’une part une gauche anarchiste mordant sur la banlieue et, d’autre part, comme une nouvelle chouannerie des anciennes provinces, ainsi qu’en témoigne la présence de drapeaux fleurdelisés dans les cortèges.
Islamisme, dites-vous, à propos du burkini? Je préfère le terme d’islam politique, qui est un synonyme d’islamisme mais qui charrie dans l’imaginaire moins de séquences violentes et permet davantage de se parler. Il y a islam politique quand on essaie de mettre l’islam à l’agenda de la loi et de la coutume, soit de manière pro-active, soit de manière réactive. Évidemment, le burkini ne parle pas aux «Blancs», ils y seraient même plutôt hostiles et auront tendance à juger cette combinaison un peu, voire franchement ridicule. Le but pour les promoteurs et promotrices de la place du burkini dans les piscines publiques, là où le peuple se baigne, avant même de parler de «droit à», est précisément de faire de cette cause une cause populaire.