Antoine Menusier: «Dans la tête des militants de l’islam politique»

Si beaucoup encore hésitent à critiquer l’islam politique, c’est parce qu’ils craignent, en prenant la parole, d’être accusés de traîtrise par leur «camp», sans garantie, en plus, d’être acceptés par le camp d’en face. Ils adhèrent donc à ces théories nouvelles d’intersectionnalité, mêlant religions, genres, revenus salariaux. On pense de cette façon sauver les apparences.

Le ressentiment contre la France vient de ce que l’on veut lui faire payer la honte que certains, dans la deuxième génération, ont ressentie à l’égard de leurs parents. Mais ne pouvant humainement en vouloir aux parents qui leur apportaient la nourriture et la liberté, ils jettent leur boule de remords à la face de l’«Etat colonial». Houria Bouteldja, la figure tutélaire des Indigènes de la République, se confie là-dessus dans son essai «Les Blancs, les juifs et nous: vers une politique de l’amour révolutionnaire» (La Fabrique, 2016).