Que vous inspire l’étude de l’Ifop qui indique que 63 % des personnes de confession musulmane interrogées perçoivent l’homosexualité comme «une maladie» ou «une perversion sexuelle», contre 20 % chez les catholiques pratiquants et 10 % chez les «sans religion»? Cela traduit-il une fracture culturelle entre une partie des «musulmans» et le reste de la population?
Je ne crois pas du tout à une génétique musulmane qui ferait que les musulmans sont par nature plus homophobes que d’autres. Les résultats de ce sondage s’inscrivent dans une problématique identitaire et territoriale. Le «quartier», lieu refuge selon des musulmans, doit être tenu le plus possible à l’écart de ce qui, encore une fois, pourrait dénaturer l’islam. La norme «gay», avec tout ce que cela comporte de féminisation des attitudes, selon une vision machiste de quartier où le jeune homme doit donner au groupe des gages de virilité, serait le cheval de Troie de l’Occident en croisade contre l’islam, ou si l’on veut, la tête de pont de la France néo-coloniale.