« Il était sur le point d’aller se coucher, mais il a eu « mauvaise conscience ». Alors il s’est rhabillé, a enfilé un anorak et pédalé jusqu’à la place du marché. Vingt minutes de vélo à travers les rues glaciales et désertes de Halle (Saxe-Anhalt), juste pour déposer une bougie en mémoire des deux morts et des deux blessés de la fusillade qui, mercredi 9 octobre, a plongé dans l’horreur cette ville de 235 000 habitants située au centre de l’Allemagne, d’ordinaire si tranquille. « Si je n’étais pas venu, je crois qu’en me levant, demain, j’aurais vraiment eu honte, confie Sven, 43 ans, employé de banque. Imaginez un peu : ne pas bouger de chez soi après un attentat contre une synagogue, le jour de Yom Kippour, qui plus est en Allemagne, quatre-vingts ans après la seconde guerre mondiale ? »
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