A Halle, après l’attentat contre une synagogue et un restaurant turc : « Ici, l’extrême droite est super forte »

A bientôt 23 heures, ils sont encore une poignée, comme Sven, à s’attarder autour du petit mémorial de fleurs et de bougies qui a été improvisé, en début de soirée, sur la place du marché de Halle. Certains savent juste l’essentiel, autrement dit que le tueur s’appelle Stephan B., que c’est un Allemand de 27 ans, originaire de Saxe-Anhalt, qui a d’abord tenté de pénétrer dans une synagogue, qu’il a abattu une femme qui passait devant, qu’il s’est ensuite dirigé vers un restaurant turc situé non loin de là, qu’il a tiré sur un homme qui était dedans, puis qu’il s’est enfui en voiture avant d’être arrêté par la police sur une route nationale, à quelques kilomètres de la ville, en début d’après-midi.

« Il y a toujours eu des néonazis »

Quelques-uns en conviennent : au début, quand ils ont appris que le tueur avait pris pour cible une synagogue, ils ont d’abord cru à un attentat islamiste. C’est le cas de Jacob, un Israélien de 35 ans, employé dans une entreprise de matériel électrique à Halle. « Attaquer des juifs le jour de Yom Kippour, par réflexe, j’ai pensé à un réfugié. Et puis, très vite, quand on a appris qu’il avait tué quelqu’un dans un kebab, je me suis dit : “Ça ne peut pas être ça”. »