Le fact-checking ne date pas d’hier. Dès son lancement, en 1923, le magazine Time avait déjà recruté une équipe de fact-checkers. Leur rôle à l’époque : vérifier scrupuleusement toutes les informations avant qu’elles ne soient publiées. Aujourd’hui les méthodes de fact-checking se sont diversifiées
article de Manion Berriche publiée sur les site theconversation.com, le 19 01 2020
A l’ère du numérique, l’essor des réseaux sociaux a entraîné un bouleversement du fonctionnement de l’espace public traditionnel. Comme l’explique Dominique Cardon dans son livre La Démocratie Internet, la pertinence attribuée à une information ne résulte plus d’une évaluation normative de son contenu par des experts mais émane plutôt d’une « agrégation numérique ». C’est-à-dire que, désormais, les informations exposées sur la toile ne sont plus filtrées en étant au préalable passées au crible par des experts et journalistes. Elles sont à la place hiérarchisées a posteriori par des algorithmes de classement et de référencement qui dépendent en partie des clics et « likes » des internautes.
Essor du journalisme de vérification
Cette reconfiguration de l’espace public ouvre ainsi la porte à de nouveaux contenus, pas toujours vérifiés, ni toujours pertinents, pour le débat public, parmi lesquels certaines fake news.