« C’est grâce aux « grands frères » et à leurs associations et que le calme est revenu, les grands ce sont les seuls qu’on écoute, ils ont de l’expérience et on peut se confier à eux », estime un élève de 1re. « Les profs aussi ont certains élèves à l’œil, ils sont super vigilants sur les histoires de bandes, lance Benjamin, élève de seconde. Moi Champigny c’est ma ville, mais je ne la défends pas comme un territoire, contrairement à certains. Dans les quartiers comme le Bois-l’Abbé, ce sentiment de groupe existe, ça crée des tensions. Mais en ce moment, tout est calme. »
LES DERNIÈRES RIXES VIOLENTES
Les rivalités devenues chroniques entre les cités de Villiers et Champigny remonteraient aux années 1970. Depuis, sans savoir pourquoi ils se haïssent au point de s’envoyer à l’hôpital, les jeunes s’affrontent de plus en plus violemment.
- Mai 2016. Des dizaines de jeunes encagoulés et armés se rassemblent devant le lycée Langevin-Wallon de Champigny. Un jeune sera blessé et les professeurs font jouer leur droit de retrait durant deux semaines.
- Novembre 2016. Une vingtaine de jeunes du Bois l’Abbé armés de haches, de matraques et de bâtons se retrouvent en gare de Villiers. Un jeune Villiérain est blessé de trois coups de couteau à la cuisse et des échauffourées éclatent aux Hautes-Noues avec les forces de l’ordre.
- Mai 2017.Trois jeunes des Hautes-Noues sont gravement blessés, l’un au couteau à la cuisse, l’autre roué de coups avec un cric, le dernier a la mâchoire fracturée et un œil enfoncé, dans des rixes qui éclatent devant les lycées de Champigny et de Chennevières.
- Septembre 2017. La dernière grosse bagarre envoie un élève du lycée Marx-Dormoy à Champigny à l’hôpital en soins intensifs. Après qu’une bande des Hautes-Noues lui soit tombée dessus armée de couteaux, de béquilles et de cric. Il écopera de 3 mois d’interruption totale de travail.