Tracts de Crise (N°57) – La République des défunts et les carrés musulmans, par Didier Leschi

Nous relayons ici une tribune , la République des défunts, de l’ami Didier Leschi . Haut fonctionnaire à la parole libre et à la pensée claire, il aborde dans le texte qui suit un sujet complexe et difficile

article publié sur le site tract.gallimard.fr, le 24 04 2020

L’accompagnement des morts en leur dernière demeure dans la tradition musulmane , l’impossible transfert des corps vers le pays d’origine et la revendication de création de carrés musulmans . La république des défunts . La terrible crise sanitaire que nous sommes en train de vivre amène beaucoup d’entre nous à redécouvrir l’importance du cimetière à la fois comme enceinte laïque et sacrée. Mais, faut-il le rappeler, enterrer ses morts dans leurs diversités
n’a jamais été chose simple. La mort fut en France longtempsle théâtre d’affrontements violents. La persistance, dans les cimetières, d’espaces dédiés et séparés par confessions en porte la trace qui perdure. Ainsi, après la proclamation de l’Édit de Nantes, Henri IV imposa des cimetières séparés pour les réformés qui étaient refusés dans les cimetières paroissiaux catholiques, jusqu’à ce que l’Édit de révocation de 1685 ne les renvoie dans la clandestinité. Les Juifs se trouvaient dans la même situation.