Anthony vient plus souvent lui aussi depuis qu’il est au chômage partiel à 100%. Auparavant, pour financer ses études, il travaillait dans une boutique Nike du centre commercial Aéroville, près de Roissy-CDG. «Depuis deux semaines, il a fermé». Marine, elle, travaille le week-end et fait des remplacements comme caissière chez Auchan. Ils n’ont pas le choix: tous deux vivent chez leurs parents.
La première Smart Université est née en 2019 à l’initiative du HUB de la Réussite, qui gère aussi la Smart Académie à destination des décrocheurs scolaires, des camps d’été de rattrapage pendant les vacances ainsi que des Écoles de la seconde chance (E2C) destinées aux jeunes sortis du système sans diplômes, soit 3600 bénéficiaires par an. D’autres ouvertures de Smart Universités sont prévues: Taverny (Val d’Oise), Gagny (Seine-Saint-Denis) et Meaux (Seine-et-Marne), mais aussi à plus long terme Massy et Epinay-sous-Sénart (Essonne). «Notre objectif est de les multiplier en Île-de-France. La crise sanitaire et les difficultés dans lesquelles se trouvent de nombreux étudiants ont accéléré le mouvement», explique Benjamin Chkroun, président-fondateur du HUB de la Réussite. Leur source d’inspiration? La Digitale Académie, lancée en 2017 par Yves Jégo à Montereau, dont il était alors le maire. Depuis, le réseau, rebaptisé Réseau international des tiers-lieux d’enseignement supérieur (RITLES), a essaimé à Bourges, Lons-Le-Saunier, dans la Drôme mais aussi à l’étranger (au Sénégal et en côte d’Ivoire), souvent à l’initiative des municipalités elles-mêmes.