La seule bouffée d’air pour moi fut mon inscription au collège. Mon père ne souhaitait pas forcément que sa fille poursuivit des études mais il n’avait pas le choix car je n’avais pas 16 ans et la scolarité était obligatoire. C’est grâce au collège public que j’ai pu découvrir la liberté. Liberté d’enlever mon voile, liberté de réfléchir, de penser et d’agir, liberté de voir ces jeunes français jouer et rire, liberté de voir des femmes libres et émancipées. Certaines d’entre elles étaient maghrébines et représentaient pour moi l’espoir de leur ressembler. En les voyant tous et toutes, je me disais qu’ils ne songeaient pas à la chance qu’ils avaient d’être nés dans un pays comme celui-là. Sans doute ne s’en rendaient-ils même plus compte.
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