Sexisme à la synagogue : « C’est la loi. » Quelle loi ?

S’en est suivi une violence inouïe, comme le raconte Liliane Vana dans sa lettre ouverte : « Samedi matin, une femme qui se rendait à notre office a été interpellée avec agressivité par un homme qui a essayé de l’empêcher de s’y rendre. Deux groupes d’hommes violents et excités ont tenté de forcer l’entrée du centre Fleg mais ont été repoussés par le vigile qui a dû demander aux militaires en patrouille de multiplier leurs passages près du centre. » Elle ajoute : « Tentez-vous de nous dire que la Thora n’appartient qu’aux hommes ? Que les femmes en sont exclues ? Je n’ose croire que vous avez reçu un tel enseignement au séminaire rabbinique de France ! »

Le judaïsme peut parfois prendre les traits hideux de l’obscurantisme.

La synagogue de la rue des Saules doit son existence à la générosité de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, en mémoire de ses parents Elise et Abraham. Sa fille, la philosophe Elisabeth Badinter, me dit être « scandalisée » d’apprendre de quelle manière les femmes y sont aujourd’hui traitées. Elle se souvient des offices où elle s’y rendait avec son père, lequel imposait qu’elle restât près de lui pendant les prières. Après sa disparition, ce n’était déjà plus possible. Avant de raccrocher, Elisabeth Badinter m’assure de « son soutien entier », elle qui dit souvent que « tout mouvement contraire au féminisme peut nous ramener cent ans en arrière ». Son père, qui lui a appris à « ne jamais reculer », à « ne rien céder ».