Quand le djihad infiltre Internet

Cependant, pour gagner de l’argent via Internet et les réseaux sociaux, l’imagination des djihadistes est sans limites. Sur Instagram, cette application très populaire de partage de photos, on ne trouve pas que des selfies d’ados ou des images de « chats mignons ». On y débusque aussi des offres commerciales très particulières : des bijoux ornés d’inscriptions et de motifs caractéristiques de groupes djihadistes, des tee-shirts arborant une scène de décapitation d’un prisonnier par un tueur de Daech… Un merchandising macabre qui allie propagande et gains financiers.

Un fiché S extorque 100 000 euros sur un site de rencontres

Procédé plus étonnant, quand on connaît la pudibonderie affichée par les adeptes du salafisme djihadiste : « l’arnaque aux sentiments ». Un classique pour certains escrocs du Web. Sur un site de rencontres, un homme parvient à séduire une femme en lui faisant une cour assidue, uniquement par messagerie interposée. Au bout de quelques semaines, l’homme évoque ses déboires financiers et obtient de la femme amoureuse un « prêt » de quelques milliers d’euros. Une fois l’argent empoché, le prince charmant s’évanouit dans la nature… L’année dernière, des enquêteurs du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), unité informatique d’élite de la Gendarmerie nationale, ont détecté le cas d’un homme fiché S qui était parvenu à extorquer près de 100 000 euros auprès de plusieurs dizaines de victimes éplorées.