Quand des commerçants tendent la main aux gens de la rue…

Sullymane Sy, le patron du Champ de Mars, a été des premiers « carillonneurs ». Cela n’a pas vraiment constitué une révolution pour lui qui pratiquait déjà la politique du verre d’eau, de l’accès aux toilettes et du brin de discussion : des choses « normales ». « N’importe lequel d’entre nous peut se retrouver à la rue. J’accueille avec le sourire, mais je tiens un bar, pas une église, précise-t-il. Je suis vigilant pour le respect et la propreté des lieux. Mais il n’y a pas de problème avec ceux qui sont envoyés par Le Carillon, ils connaissent les règles ». Il voit passer chaque jour de deux à cinq visiteurs de la rue, souvent les mêmes que la veille car des habitudes se créent. En face, le Melting Pot arbore lui aussi l’autocollant aux trois petites cloches. Tant mieux si la solidarité est contagieuse.