Quand des commerçants tendent la main aux gens de la rue…

En 16 mois d’existence, 75 commerces ont fait leur entrée dans le petit guide édité par Le Carillon. Il devrait y en avoir cent à la fin de l’année. Des bars, des restaurants, des pharmacies, des boulangeries, des épiceries et même un disquaire… essentiellement dans le centre de Marseille. Le dernier en date est la Marmite Joyeuse, une cantine engagée du bd National. « La preuve qu’il faut cultiver l’optimisme. Que la solidarité existe. Mais pour gagner en efficacité, elle doit être valorisée, catalysée, et organisée ». Sarah et son équipe progressent par quartier, élaborent une trame qui incorpore les besoins essentiels, qui emprunte le parcours de ceux qui font la manche ou dorment dehors. Un gros boulot, qui demande du suivi, de la vigilance, de la rigueur. « Nous sommes attendus à la Belle-de-Mai, explique Sarah. Mais s’il n’y a qu’un seul commerce, c’est insuffisant, il sera débordé. D’où la nécessité de bien quadriller le terrain, de démarcher utilement ». Et de bien répartir les 17 pictogrammes – des choses très pratiques uniquement, comme la possibilité d’échanger la très petite monnaie contre des grosses pièces ou des petits billets. D’autres sont à la réflexion comme les croquettes pour chien, la possibilité de changer son bébé, ou de l’allaiter.

Le Carillon jette un pont entre les gens de la rue et les autres