L’essentiel est et reste la sécurité des receveurs de dons du sang, qui sont en droit de s’attendre à ce que toutes les précautions soient prises pour sécuriser la chaîne transfusionnelle. Il est donc légitime que l’Etat mette en œuvre des mesures appropriées pour rendre effectif ce principe de précaution.
Cependant, les connaissances actuelles de la médecine et de l’épidémiologie démontrent qu’un délai d’exclusion de 12 mois pour les gays au lieu de 4 mois pour les hétérosexuels n’a aucune incidence sur les risques de contamination des receveurs, alors même que les gays seraient plus couramment infectés par le VIH. Les tests actuels permettent en effet de dépister avec certitude le VIH dans le sang des donneurs, à moins que ceux-ci n’aient été infectés depuis moins de 12 jours (4). Cette période constitue la «fenêtre silencieuse», qui correspond au moment où la maladie n’est pas détectable dans le sang.