Nassurdine Haidari confirme : « C’est tabou de le dire, mais être noir en islam c’est compliqué. » Il en veut pour preuve « une jurisprudence musulmane qui n’a pas encore réglé la question de l’esclavage. Ce qui fait que la pratique n’a pas encore disparu dans l’inconscient collectif ». Comme d’autres, il entend les mots blessants : oussif (esclave), kahlouche (nègre)…
Insister sur le « socle commun »
Dans son bureau encombré de livres de littérature et de théologie, le mufti Kassim l’assure : l’imam Doudi, expulsé vers l’Algérie en 2018 pour des discours haineux, et dont la mosquée As-Sounna a été fermée, « traitait les Noirs de chiens dans ses prêches ». « Comment voulez-vous que je ne sois pas choqué ? Je sens parfois plus de respect à mon égard de la part de chrétiens que de mes frères musulmans. »