« L’esclavage est plus lucratif aujourd’hui que ce que j’aurais imaginé. » Ce constat dressé par Siddharth Kara fait froid dans le dos. Spécialiste des questions de travaux forcés, cet économiste de la Harvard Business School s’apprête à publier, en octobre, un ouvrage sur l’esclavage moderne, intitulé Modern Slavery. Lundi 31 juillet, le quotidien britannique le Guardian a publié en exclusivité les conclusions de cet ouvrage (lien en anglais). Principal enseignement : le travail forcé n’a jamais rapporté autant d’argent qu’aujourd’hui pour ceux qui continuent de l’entretenir. Franceinfo revient sur les raisons de ce phénomène.
Parce que, malgré son interdiction, l’esclavage est encore très répandu
Pas moins de 21 millions de personnes sont aujourd’hui victimes d’esclavage dans le monde, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Soit beaucoup plus, donc, que le nombre de personnes réduites en esclavage entre le XVe et le XIXe siècle, si l’on en croit les estimations des chercheurs à ce sujet. La majorité des victimes d’esclavage moderne sont exploitées à domicile, ainsi que dans les secteurs minier, agricole et du bâtiment.