« le travail scientifique s’inscrit par définition dans l’esprit critique. Cela suppose qu’il ne repose sur aucune croyance »

L’écologie est par définition une discipline scientifique. L’écologie politique, c’est autre chose. Vous ne pouvez pas mélanger la rationalité scientifique et la rationalité politique. On se retrouve alors les anciennes sciences prolétariennes, les approches chrétiennes des mathématiques, la science militante citoyenne, les cultural studies… Je reprendrai l’approche de Jérôme Fourquet, qui explique la montée en puissance d’un rapport sacralisé à la nature et à l’environnement en raison d’un affaiblissement de la matrice religieuse. Les chrétiens existent encore, mais leur religion ne sert plus de ciment social. C’est la porte d’entrée à de nouvelles spiritualités, à des formes de religiosité contemporaines radicales comme l’antispécisme ou le véganisme radical. Toute la difficulté est de faire la part des choses entre les réels problèmes environnementaux et ce qui relève d’une croyance un peu moralisatrice selon laquelle il faudrait protéger la Terre des hommes. C’est un enjeu politique fort.