Latifa Ibn Ziaten : une main tendue à la jeunesse

Moi, mon moteur, c’est que nos jeunes réussissent et ne tombent pas dans ce piege de Daech, c’est tres important. Ca me motive aussi d’aider nos jeunes et de les mettre en confiance. Ca me motive parce que j’avais un garçon qui était formidable, un garçon qui avait beaucoup de projets, plein d’espoir. Et je ne peux pas baisser les bras aujourd’hui, et ça c’est mon moteur.

La seule chose que j’ai dit a Imad, c’est “Mon fils, je vais te laisser partir, et tu vas te reposer en paix, et que j’espère que tu auras une place meilleure qu’ici. Mais moi je me battrai pour ta mémoire. Et j’aiderai tous ces jeunes qui ont besoin d’aide. Pour ne pas voir un autre Mérah. Pour ne pas voir une autre mère perdre son enfant comme je t’ai perdu aujourdhui. Jusqu‘à la fin de ma vie je te le promets Imad”. Et je lui ai pris la main. Je vous assure que je parle rarement de cela. Et quand j’ai pris sa main, on aurait dit qu’il dormait et souriait en même temps. Sa main était douce. Et je lui ai dit je te promets… Mes enfants commencaient à pleurer. Je me suis retournée et j’ai dit ne pleurez pas, il faut qu’on respecte Imad. Regardez, il sourit avec nous Alors on doit être tous à la hauteur, on sera tous pour lui et on va rester tous debout pour lui. Et pour toute cette jeunesse. Et quand je suis sortie de la morgue, je suis sortie à l’extérieur, j’ai crié tellement fort, je ne sais pas ce cri d’où il est sorti. Jusqu‘à ce que sorte de la mousse de mon nez. Toute cette force, elle est sortie en criant dehors. Les gens regardaient ce qui se passait, mais il fallait que je crie. Mais je pouvais pas pleurer devant mon fils. La seule chose, j’ai dit a Imad tu reposeras en paix mon fils, mais tu seras toujours là. Tu seras toujours ici. A chaque aide que j’apporterai, tu vas grandir. Il est toujours là, il n’est pas parti. Il n’est pas parti mon fils. »