Je pense qu’on ne l’a pas enseignée du tout. On ne leur a pas expliqué que la laïcité est une liberté. La laïcité permet, elle autorise ! C’est la religion qui interdit. Depuis l’affaire Merah, un travail est fait, à travers une charte et les programmes d’éducation morale et civique (EMC). Mais il vient un peu tard.
Que vous ont appris les témoignages ?
On ne pensait pas qu’on en était arrivés à ce point-là. Le problème touche toute sorte d’établissements, et pas seulement les enfants de culture musulmane. Il n’est plus possible de parler sereinement de ce qui est pourtant un principe constitutionnel. Une chose est très révélatrice et pas rassurante : nous avons pris soin que les professeurs soient le moins identifiables possible. Pour une grande majorité, cet anonymat était primordial, jusqu’à déclencher pour certains une sorte de panique, comme s’ils témoignaient contre la mafia…