Dans l’émission radio de fact-checking Vrai-Faux d’Europe1, la journaliste Géraldine Woessner évoque l’inefficacité de lois similaires adoptées par d’autres pays européens :
Plusieurs pays ont mis en place des lois contre le harcèlement de rue, et les bilans ne sont pas glorieux. Au Portugal, où la loi est en place depuis 2015, les signalements sont nombreux, mais il n’y a eu à ce jour, selon la presse portugaise, aucune condamnation. On recense 31 amendes infligées dans l’année en Finlande, sur 550 affaires, et en Belgique, 3 seulement depuis que la loi est en place (2014). […] selon les policiers belges que nous avons contactés, la loi est dure à appliquer : il n’y a jamais de flagrant délit (les gens se retiennent quand la police est là), et le temps que la victime trouve une patrouille, que cette patrouille arrive : soit les auteurs sont partis, soit ils nient.
Du côté de la police, on remet en cause l’applicabilité d’une telle loi. Dans un entretienavec Le Figaro – média plutôt marqué à droite – la fonctionnaire de police et déléguée syndicale Linda Kebbab fait entendre le point de vue des forces de l’ordre à la veille de l’adoption de la loi :
En matière d’outrage sexiste, il est peu probable que les policiers déjà submergés – allons-nous devoir rallonger leurs journées? – puissent rester planqués au coin d’une rue ou patrouiller à pied dans l’attente de constater, et ce dans le plus grand des hasards, un outrage sexiste en flagrant délit. Croire qu’on pourra mettre en place une police du flagrant délit pour ce genre de contraventions est totalement utopique.
Le magazine féministe en ligne Madmoizelle.com souligne pour sa part que les policiers font parfois partie du problème, comme le prouvent de nombreux témoignages publiés sur le Tumblr Paye Ta Police.