Un an après la mise en application de la loi, le bilan est positif : 35 manifestations de groupes d’extrême droite ont été repérées entre l’entrée en vigueur et la fin avril 2017. C’est encore beaucoup, mais il faut comparer ce bilan avec les années 2012-2013, qui ont donné lieu à quelque 120 manifestations de ce type dans le pays. « Cette baisse est bien un effet de la mise en place de la loi, confirme un responsable de l’agence de police chargée de contrôler ces infractions, mais aussi d’une prise de conscience plus générale dans la société ».
Une loi insuffisante
Cette embellie réelle masque toutefois certaines insuffisances de la loi. Dans le texte, les discours et actes discriminatoires sont certes considérés comme « impardonnables », mais sans être clairement interdits. Craignant de nuire à la liberté d’expression que garantit la Constitution, les députés ont en effet évité d’y inscrire le mot « interdiction ». Et aucune sanction n’est prévue en cas d’infraction, ce qui scandalise les militants antiracistes.