Dans un monde idéal, cette conversation devrait s’arrêter-là. Mais alors que je continue à avancer, l’homme hurle: ‘Et cette fois-ci tu t’habilles autrement, tu baisses ton t-shirt’, parce que j’avais un t-shirt taille haute. J’ai aussi le droit à une salve d’insultes. Tout ça sous le nez de trois agents de police très amusés de la scène. Ils ne réagissent pas. Quand ils me voient revenir sur mes pas et aller vers mon harceleur, ils s’avancent brutalement vers moi et me disent: ‘c’est bon maintenant Madame vous quittez la place’. J’hallucine. Je leur explique qu’ils ont un flagrant délit de harcèlement de rue, avec des insultes, et c’est moi qui dois quitter la place. Ils éclatent de rire et me disent: ‘harcèlement de quoi? De quoi elle parle?’. Tout ça en présence du harceleur qui, en plus, a une bière à la main.
« Leur devoir est de s’interposer du côté de la victime »
Il faut former les policiers au harcèlement de rue, qu’ils soient au courant. Dans mon cas, j’ai l’impression qu’ils entendaient ces termes pour la première fois parce qu’ils ont éclaté de rire. Ils ont peut-être des réflexes racistes, ils se disent sûrement que le harcèlement de rue n’est fait que par des migrants. Mais là, il avaient en face d’eux un jeune franchouillard avec une bière.