INTERVIEW | NICOLAS SENE – « LE BRUIT DE MA VILLE EN FOND, TOUJOURS »

Justement, tu peux nous parler de la proximité que tu as avec Picasso, ton quartier ?

Elle est forte : c’est la vie du quartier qui m’a poussé à faire ce que je fais aujourd’hui. Pas besoin de raconter de fausses histoires, elles sont déjà toutes là. C’est riche à Picasso. Ce que je dis tout le temps c’est que ça peut pas être un frein de venir d’où tu viens. C’est ce qui t’a construit ; reste à toi d’en faire ressortir le positif. Ce qui est fou aussi c’est qu’il n’y a que moi qui peut faire ça : venir filmer dans le quartier. Tu peux pas venir comme ça et filmer des mecs dont tu ne connais rien. Et si tu le fais ton docu sonnera faux, de toutes les manières. Ce sera une image sans vérité qui alimentera les frustrations et les stéréotypes. Si ce que JR et Ladj Ly ont fait à Montfermeil marche si bien c’est parce qu’ils ont fait ressortir le positif et la diversité de leur quartier, des gens qu’ils connaissent si bien et des dynamiques qui les ont aidés à réussir dans ce qu’ils aiment. Il n’y a pas de mots, c’est du très très lourd. Du 10/10 ce featuring. Ça peut pas être un frein de travailler pour la beauté de ton quartier. Si c’est pas les gens du quartier qui se bougent et qui le font, qui le fera ?

« C’est la vie du quartier qui m’a poussé à faire ce que je fais aujourd’hui. Pas besoin de raconter de fausses histoires, elles sont déjà toutes là. C’est riche à Picasso. »

Tu crois que tu inspires les gens autour de toi?