« Il est inadmissible qu’il y ait si peu de Noirs à la tête des grandes maisons »

Yves Saint Laurent est l'un des premiers couturiers à faire défiler des top-modèles noirs. Ci-dessus, Katoucha, en 1988, avec une robe de la collection cubiste.Getty Images

Yves Saint Laurent est l’un des premiers couturiers à faire défiler des top-modèles noirs. Ci-dessus, Katoucha, en 1988, avec une robe de la collection cubiste.Getty Images

Quelle identité africaine?

« L’histoire de l’Afrique est compliquée: elle est constituée de peuples qui ont été forcés de se confiner à des paramètres géographiques décidés par des colonisateurs. Il y a eu l’esclavage. Alors, oui, ces dénominateurs communs ont contribué à dessiner une culture. Pourtant, l’Afrique est si vaste, et si diverse… elle s’étend du Maroc aux Zoulous d’Afrique du Sud… C’est un continent, avec 54 Etats… Se confronter à une vision si globale et simpliste en 2017 est frustrant. Mais c’est peut-être à nous d’expliquer nos cultures et de les faire valoir. »

L’appropriation culturelle dans la mode

« Lorsque Yves Saint Laurent s’était inspiré de la culture bambara pour créer une collection, il le faisait avec beaucoup d’élégance. Surtout, il était le premier à travailler avec des mannequins noirs sur des défilés haute couture. Regardez Katoucha, Mounia, Iman… Avec lui, les femmes étaient sublimées; elles n’étaient plus simplement issues de minorités. Où sont ces femmes aujourd’hui? C’est dommage, car ces groupes consomment: aux Etats-Unis, leur pouvoir d’achat est reconnu! »