« Hoax » : l’instit qui apprend à ses élèves à devenir des détectives du Web

dessin-enfant-3_0Le dessin sur les hoax d’un élève de CM2 de l’école primaire de Taninges (2015-2016)

Pour chaque fausse information, je leur demande pourquoi, à leur avis, cette image a été diffusée. Pour faire rire ? Par négligence ? Pour faire du clic ou de la pub ? Pour convaincre ? Pour nuire ? On a notamment étudié une photo où l’on voit des hommes et des femmes noirs dans une piscine ; la légende dit que ça se passe à Créteil alors qu’elle a été prise au Sénégal. Pourquoi écrire cela ? Ils ont trouvé la réponse tout seuls : pour nuire !

Ça nous amène à des discussions sur le racisme – là je déborde de ma séquence. Ça nous permet de réfléchir aux contenus haineux, racistes, complotistes et à la cybercitoyenneté. Que faire face à ces contenus ? Eux étaient très radicaux : ils ne comprenaient pas comment ça se fait qu’on a pas tout interdit. Alors on a été obligé de parler de liberté d’expression.

Dans la classe, un élève disait qu’il faudrait des millions d’années aux humains pour contrôler tous les contenus sur Internet. Un autre lui a répondu que ça ne peut qu’être le travail des robots et des algorithmes. Un autre a fait remarquer que l’avantage d’un algorithme ou d’un robot, c’est qu’ils n’ont pas de religion, pas de partis pris…

Mis à part celui ou celle qui le programme…

Oui, je suis obligée de leur expliquer qu’il y a quand même quelqu’un qui écrit ce programme. Et à leur niveau, que peuvent-ils faire ? Ils peuvent signaler une fausse information à des hoaxbusters, signaler des contenus haineux au site gouvernementale.

Et surtout, ils le disent avec leur mots, « c’est à nous de ne pas partager ».