Emmanuel Toula, au feu, le héros

Emmanuel Toula est né à Saint-Denis. Un ado très long, avec un petit air de Paul Pogba, qui reconstitue son aventure avec une tasse de café et un sachet de sucre. Qui raconte avoir reçu un accueil de dingue au lycée, avec un mot du proviseur. «Je sais, c’est stéréotypé ce que je vous dis… je ne suis pas un héros.» Quand il a 6 ans, ses parents, tous deux ouvriers, emménagent à Clichy-la-Garenne, d’où sa famille ne bougera pas. «Ils sont devenus plus sensibles à la question des violences policières depuis ce qui s’est passé à Bobigny. Je ne suis plus le seul à en parler à la maison.»Il joue au foot à Boulogne-Billancourt, même si Osgood, une maladie de croissance du genou, lui fait des misères. Parle pêle-mêle de Zyed et Bouna, Ibrahim Ali, Ilan Halimi et Adama Traoré. «Ils sont morts dans des circonstances différentes, mais ça pourrait être n’importe qui d’entre nous. Depuis l’affaire Traoré, je savais que je devrais sortir de mon petit confort.»