Doc : « Les Routes de l’esclavage », l’héritage d’un drame universel

Sur les bateaux, les individualités se dissolvent, pour qu’à l’arrivée il n’y ait plus que des Noirs face à des Blancs. Là se construit la notion de race, arme de soumission, « Blancs » contre « Noirs » dans le chaudron des Antilles.

Insurrections déterminantes

L’indignation face aux horreurs de la traite joue certes un rôle dans le mouvement abolitionniste en Europe et sa traduction judiciaire, puis politique ; mais les insurrections sont plus déterminantes, comme les solutions imaginées pour limiter les pertes de profit. C’est ainsi que les colonies anglaises renoncent à la traite dès 1807 plutôt qu’à l’esclavage, aboli près de trente ans plus tard.

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Pratique rétrograde et dégradante, ce crime contre l’humain disqualifie une nation parmi les puissances. Et l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis (1865) puis au Brésil (1888) répond à ce souci de figurer parmi les nations éclairées. « Civilisées ». Mais le reliquat est pérenne et le racisme relaie l’opprobre, ségrégation et relégation stigmatisant les victimes qu’on ne reconnaît pas comme telles.