Des réfugiés volontaires auprès des agriculteurs en Seine-et-Marne

 Malgré la polémique, le préfet de Seine-et-Marne a défendu ce mardi 31 mars sa décision de faire appel à des réfugiés pour prêter main forte aux agriculteurs du département confrontés à une pénurie de main d’œuvre en pleine épidémie de coronavirus, assurant que la démarche reposait sur le volontariat et qu’ils seraient rémunérés. «ils (les réfugiés volontaires) seront rémunérés comme tous les ouvriers agricoles avec un titre de travail», a précisé le préfet de Seine-et-Marne mardi matin sur son compte Twitter. «Ils travailleront dans les conditions sanitaires garanties avec bien évidement la mise en place des gestes barrières». 

article par Nadire Dendoune, publié sur le site lecourrierdelatlas, le 31 03 2020

Contexte : Retour sur la genèse de la décision du préfet de Seine et  Marne avec cet article complémentaire

article par  Yassir Guelzim, oublié sur le site lecourrierdelatlas.com, le 31 03 2020

Il y a une semaine, le 24 mars 2020, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume appelle cette « armée de l’ombre des hommes et des femmes », qui « n’ont plus d’activité » à aller aider les agriculteurs.

Le message parait contradictoire alors que le lendemain, le gouvernement durcissait les autorisations de sortie. Le même jour, la porte-parole Sibeth Ndiaye, voulant aider sur cette question, indique maladroitement sur un plateau de télévision que le gouvernement n’entend pas « demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas de traverser toute la France pour aller récolter des fraises ». Colère des mêmes professeurs en télétravail et qui dispensent au mieux la continuitié de l’enseignement ! Ils en ont même fait un hastag humouristique : #jesuisauxfraises

Depuis, Didier Guillaume s’est félicité que 150 000 personnes aient répondu à son appel, ce qui prouvent que « nos concitoyens sont solidaires. » Sauf qu’apparement, cela ne suffit pas. Face à l’absentéisme de plus en plus fort dans les entreprises de la logistique et du transport, c’est un nouveau casse-tête qui se présente au ministre et aux agriculteurs.

D’autant que c’est la saison des récoltes notamment pour les fraises et les asperges ! Une tâche pour laquelle on assiste à l’arrivée de la main d’oeuvre saisonnière communautaire et extra-communautaire (souvent du Maroc). Depuis la fermeture des frontières avec les 3 pays du Maghreb, la situation est plus que tendue pour ses emplois non pourvus et qui ne peuvent attendre.

56 réfugiés volontaires

C’est pour faire face à cette situation inextricable qu’a été décidée de faire appel aux réfugiés et demandeurs d’asile. Dans un communiqué, la préfecture de Seine-et-Marne précise que les fruits et légumes, « indispensables pour approvisionner les marchés franciliens », doivent être cueillis urgemment.

Elle a demandé aux « gestionnaires des hébergements d’urgence des demandeurs d’asile du département de faciliter la mise en relation entre les réfugiés et les professionnels agricoles. » La préfecture précise que « 56 réfugiés issus des 5 centres d’hébergement provisoires se sont portés volontaires et pourront rejoindre des exploitations agricoles, pour contribuer à des travaux de plantations et de récoltes ». Le dispositif aurait vocation à être « étendu à d’autres secteurs d’activités connaissant le même besoin de main-d’oeuvre.’ Pour l’heure, il n’est pas précisé si ces travailleurs « de l’effort de guerre » auront droit à la clémence lors de l’étude de leurs dossiers à la préfecture !