Denis Mukwege ouvre le Forum mondial sur la paix par un discours alarmiste

« Il n’y aura de paix durable sans la participation des femmes »

Il est urgent, dit le médecin, d’ouvrir les yeux et de sortir de « cet état d’anesthésie dans lequel nous semblons plonger sans réagir ». L’évocation de la situation désastreuse du Congo englué dans « un conflit bassement économique dont l’objet est l’accaparement des ressources minières nécessaires notamment aux téléphones mobiles », lui permet d’évoquer les souffrances des femmes, premières victimes de la violence décidée par les hommes, mais capables, insiste-t-il, de transformer leur souffrance en pouvoir.

« Mieux que quiconque, les femmes savent ce qui est bon et nécessaire pour leurs enfants et pour le bien-être de leur communauté. La société ne peut plus se permettre d’exclure des tables de négociations la moitié des voix de l’humanité. Elles doivent être pleinement associées au partenariat pour la gestion des crises et la résolution des conflits car il n’y aura de paix durable sans la participation des femmes. »

Il conclut par une supplique aux habitants des pays en paix et en démocratie : « Travaillez chaque jour pour les préserver et les nourrir ! N’attendez pas de les perdre pour vous investir à les récupérer ! »Enfin, à quelques heures de l’arrivée en Normandie de nombreux chefs d’Etat et notamment du président Donald Trump, le docteur congolais insiste : « Avant qu’il ne soit trop tard, refusons toute forme d’indulgence à l’égard du racisme et du sexisme ; et mobilisons-nous contre un projet de société liberticide qui cherche à imposer le mensonge et la haine au service de l’oppression et de l’autoritarisme. »