Quand de fausses nouvelles seront faites par des pros…


Nous n’avons même pas gratté le pouvoir des fausses nouvelles. Jusqu’à présent, une grande partie d’entre eux a été diffusée par des personnes utilisant des techniques grossières (sites Web mal conçus, pages Facebook hyperpartisanes) qui sont relativement faciles à démystifier.

Dans une certaine mesure, une fausse information est comme le terrorisme. En France, le manque de vigilance des groupes terroristes permet aux autorités françaises d’empêcher des attaques de taille variable une fois par mois (!) Si, un jour, des terroristes inspirés par Daech commencent à maîtriser des techniques clandestines et à trouver des ressources suffisantes du 13 novembre 2015, des attentats à Paris qui ont fait 130 morts – ce sera une histoire différente. C’est la principale préoccupation des autorités françaises qui savent qu’elles auront affaire aux 690 djihadistes français actuellement en Syrie (dont 298 femmes).

De fausses nouvelles n’ont pas encore libéré tout leur potentiel. Les experts sont déjà d’accord: à partir de maintenant, chaque processus électoral connaîtra une forme de perturbation basée sur de fausses informations.Depuis l’élection présidentielle américaine, nous avons assisté au moins six processus démocratiques perturbés, à des degrés divers, par des campagnes de désinformation allant des piratages parrainés par l’État aux fausses nouvelles flagrantes. Il s’est produit en Allemagne, aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, en Inde et même au Kenya.

Le gain de sophistication sera alimenté par la technologie (voir une note du lundi précédent ). Il s’appuiera également sur des débouchés militaro tels que Russia Today et Spoutnik. Le réseau de télévision «RT France», composé de 150 personnes, sera lancé avant Noël et mis à disposition par deux grands câblo-opérateurs. Le site de RT France adoucit déjà le terrain en décrivant un pays en proie à la désinformation, déchiré par les divisions raciales et sociales, et mal géré par le gouvernement Macron. Il promeut des opinions anti-UE, incarnées par un large éventail de néo-populistes experts.

Nous devons également nous attendre à une nouvelle génération de fournisseurs de nouvelles fausses qui s’appuieront sur les données d’audience et le profilage des utilisateurs pour calibrer leur message, injectant des informations fausses pernicieuses et «crédibles» dans un flux de nouvelles inoffensives mais bien réparties. Les outils sont ici, à saisir. Trouver le talent pour les exploiter n’est qu’une question d’argent.

– frederic.filloux@mondaynote.com

Cette publication est une traduction en ligne d’un lien originel en anglais que voici. La qualité du rendu est remarquable, favorisé probablement par le fait que l’auteur, ancien responsable du numérique aux Echos, est français et que sa syntaxe est plus basique en angalais.