Cigarette : pourquoi les plus défavorisés ont-ils plus de mal à arrêter de fumer que les riches ?

Bilan ? Alors que le pourcentage de fumeurs a baissé entre 2010 et 2016 dans la population à haut niveau de revenus, il s’est, dans le même temps, accru chez les Français les plus pauvres. Les écarts selon le niveau de diplôme suivent une tendance similaire et près d’une personne en recherche d’emploi sur deux fume désormais quotidiennement. Le tabagisme, qui est à l’origine de 73.000 décès par an, est donc devenu un indicateur d’inégalités sociales : moins on est riche, plus on a de chance de fumer et plus on a de difficultés à s’arrêter. Comment expliquer cette inégalité qui se creuse chaque année davantage ?

« Il est difficile de se projeter dans l’avenir »

Contactée par « l’Obs », Viêt Nguyen-Thanh, responsable de l’unité Addictions de Santé publique France, n’est pas surprise par le constat que fait l’étude à laquelle elle a participé :

« La tendance s’observe depuis la fin des années 1990. Entre 2000 et 2010, elle est devenue encore plus significative et continue à s’amplifier aujourd’hui. » 

Si les chercheurs n’ont pas encore à ce jour de certitudes pour expliquer cette tendance, ils dressent néanmoins plusieurs hypothèses.