La composante islamique de la nation, elle-même, se trouve prise en tenailles entre la mâchoire de l’extrémisme religieux et le discours suprémaciste et identitariste de l’extrême-droite. Et si on élargit au-delà de la composante islamique, la société française est traumatisée. Elle est dans une situation de résilience. Chaque attentat rouvre les blessures, ce qui explique aussi, pour la classe politique, de vouloir rassurer en se montrant ferme. Les gouvernements, quels qu’ils soient, sont composés d’hommes et de femmes et réagissent aussi sous le coup de l’émotion, là où l’on demande plutôt de la froideur d’esprit et de la distanciation.
Avant cette affaire des caricatures, on a beaucoup parlé de communautarisme des musulmans en France, voire de séparatisme…
La sémantique est importante. Le désordre lexical et l’approximation du vocabulaire ajoutent à la confusion. D’abord, on a longuement parlé de communautarisme, puis le glissement se fait vers les séparatismes au pluriel, qui est ensuite devenu singulier, et enfin le projet a changé d’appellation pour devenir la loi de consolidation du principe de laïcité, et certains veulent ajouter « et des valeurs républicaines ».