Franceinfo : Est-ce que, comme pour les Restos du Cœur, il y a une tendance à la baisse des dons pour les associations en général ?
Florent Guéguen : Il y a en tout cas une très forte inquiétude des associations de lutte contre la précarité parce que la situation sociale est de plus en plus dure et qu’elle nécessite de plus en plus de moyens et d’interventions. Le taux de pauvreté a augmenté très nettement en 2018. Et puis dans le même temps il y a une diminution des dons financiers en 2018, de l’ordre de 150 millions d’euros en moins. Cela est notamment lié à la suppression de l’impôt sur la fortune – l’ISF permettait une très forte défiscalisation des dons – qui a fait qu’un certain nombre de ménages très aisés ont été moins intéressés à donner aux associations. Et nous craignons que cette tendance se confirme en 2019. Ce serait très dangereux parce que les besoins augmentent et que dans le même temps les ressources des associations diminuent. Par ailleurs, les aides publiques diminuent également. Je pense à la disparition des emplois aidés qui étaient très utilisés par les associations de solidarité. Si d’un côté on a moins de moyens et qu’en même temps la pauvreté augmente, on va vers une crise très grave.