Les CROMS expliquent ainsi que leurs propres expériences en usine les ont convaincus de chercher du travail ailleurs que chez Renault. Ils ne veulent plus de ce travail aliénant, que seuls les derniers venus pouvaient encore accepter. Leurs pères, disent-ils, vivraient mal que leurs enfants fassent le même travail qu’eux. Ces derniers se sont sacrifiés pour offrir une vie meilleure à leurs enfants, pour qu’ils aillent à l’école. Les retrouver à côté d’eux sur une chaîne de fabrication de voitures serait un échec. D’autant plus que les CROMS sont tous allés à l’école et ont des diplômes. Ils sont aussi les enfants de cette démocratisation ou massification scolaire déjà étudiée par Stéphane Beaud.
Le temps révolu de la société salariale
Aujourd’hui, plus aucun des CROMS ne travaille chez Renault. Ils ont trouvé des emplois dans d’autres secteurs, essentiellement dans les services : en tant qu’électricien, chauffeur de bus, livreur, gardien d’immeuble, ingénieur informaticien ou encore comptable. Plusieurs sont également agents de sécurité.