Les CROMS sont donc des « enfants de Renault », comme une grande partie des jeunes qui grandissent à la Vigne Blanche. Nés dans les années 1980 ou 1990, plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui mariés et ont des enfants.
Quand nous nous sommes connus, ils avaient quasiment tous un emploi, excepté deux d’entre eux qui étaient depuis peu au chômage, et une, plus jeune, qui faisait des études de comptabilité. N’ayant pas obtenu de logement aux Mureaux en quittant le foyer familial, plusieurs ont déménagé dans des cités HLM d’autres villes du département, mais ils reviennent très fréquemment dans le quartier, où ils ont toutes leurs attaches familiales et amicales. La Vigne Blanche reste leur « QG ». Tout le monde les connaît. Dans le quartier, on les appelle les « CROMS ».
« Citoyens réprimeurs de l’oubli et de la misère sociale »
KROM, c’était le nom qu’ils avaient donné à leur bande quand ils étaient jeunes, et qui était à l’origine le « blaze » de l’un d’entre eux. C’est devenu l’appellation de la partie du quartier dans laquelle ils habitent.
« Quand tu dis “je vais au KROM” dans le quartier, tout le monde sait où ça se trouve. »
Quand il a fallu trouver un nom pour leur association quelques années plus tard, KROM est devenu les « CROMS » : Citoyens réprimeurs de l’oubli et de la misère sociale. L’association organise des événements sportifs et culturels (concerts de rap, tournois de foot…) destinés aux jeunes du quartier, ainsi que des actions de solidarité avec les plus démunis. Ils sont par exemple engagés dans l’aide aux migrants.