Au Gabon, l’Assemblée nationale vote la dépénalisation de l’homosexualité

les députés de l’Assemblée nationale du Gabon ont voté mardi 23 juin à 48 voix pour contre 24 voix défavorables la dépénalisation de l’homosexualité. 25 absentions ont été dénombrées. Jusqu’ici, cela constituait une « atteinte aux mœurs » passible de 6 mois de prison et plus de 7 000 euros d’amende.

article par Astrid Van Laer, publié sur le site news.konbini.com  le 24/06/2020

L’adoption de cette proposition, qui doit encore être approuvée par la chambre haute et le président, rappelle BBC News Afrique, va entraîner la suppression d’un amendement voté en 2019. Celui-ci interdisait « les relations sexuelles entre personnes de même sexe » sous peine de se voir infliger, en vertu de l’article 402 du Code pénal, une peine de six mois de prison et une amende de 5 millions de francs CFA, soit l’équivalent de 7 645 euros, au motif que cela constituait une « atteinte aux mœurs ».

Le mariage entre personnes de même sexe reste pour sa part proscrit. Parmi les députés qui ont voté contre, Blaise Louembe a publié un message sur Facebook pour expliquer sa position : « Je viens d’exprimer mon vote ‘contre’ la dépénalisation de l’homosexualité », a-t-il dit, ajoutant : « Je reste solidaire de tout le reste du texte mais mes convictions religieuses, mon attachement à la constitution et à nos valeurs ancestrales ne me commandent pas d’autoriser ou d’encourager de telles pratiques. »

Et ce dernier de conclure :

« Je suis fort aise et convaincu qu’aucune communauté représentative de mes électeurs ne m’a saisi ni recommandé, pour voter dans le sens d’encourager des pratiques homosexuelles.

Ce qui rejoint ma propre conviction. »

« Le Parlement rétablit un Droit humain fondamental »

Le Premier ministre gabonais, à l’origine de cette proposition, a de son côté commenté la nouvelle en ces termes : « J’ai des convictions religieuses. Je suis tolérant et je respecte la vie humaine. De même que je suis contre la peine de mort, je suis également contre la stigmatisation des homosexuels. Bravo aux parlementaires d’avoir fait évoluer les mentalités et su s’adapter au temps. »

L’épouse du président, Sylvia Bongo Ondimba, s’est quant à elle réjouie de l’issue de ce scrutin : « Le Parlement rétablit un Droit humain fondamental pour ses citoyens : celui d’aimer, librement, sans en être condamné », a-t-elle déclaré.

Avant de poursuivre : « la République défend le respect de la vie privée de chacun et reste Une et Indivisible au-delà des sentiments. » Et d’ajouter : « oui à la dignité, non à la haine ».