Avec le lâcher de colombes, le mot «paix» restera comme le message principal de l’inauguration de la Grande Mosquée de Toulouse, ce samedi 23 juin, dans le quartier d’Empalot, le premier édifice du culte musulman de cette ampleur avec plus de 2 000 m2 de surface de plancher, un minaret et une coupole dorée visibles depuis le périphérique. Une architecture qui, cependant, «ne se veut pas dominante mais paisible et calme», comme le souligne l’architecte Christian Barthe.
Article publié par la dépêche le 23 06 2018
Un » symbole de la tolérance »
L’invocation de la paix est la première phrase du discours, prononcé en arable puis traduit, de Mohamed Tatai, l’imam et président du Cercle de dialogue civilisationnel, l’association porteuse du projet depuis 2005. Après avoir remercié tous ceux qui ont permis à cette épopée longue de treize ans d’aboutir, l’imam a défini le rôle de la mosquée comme un rempart contre «l’extrémisme».
«Ne peuvent être croyants que ceux qui s’aiment les uns les autres», a souligné à son tour Abouabdallah Ghoulam-Allah, président du conseil supérieur islamique d’Algérie. Cette mosquée est «un symbole de la tolérance», a exprimé le représentant de la Grande mosquée de Paris, Mohamed Ouanoughi. Le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri a rappelé que le terrorisme avait planté ses racines dans «l’islam des caves».
Pour que «la religion vive dans la dignité», comme s’en réjouit ici Patrick Pignard pour le Département, il faut lui donner sa place. «C’est la seule façon de rendre claire la distinction entre islam et islamisme», a affirmé Jean-Luc Moudenc qui a rappelé l’existence de deux autres projets, à Basso-Cambo et La Faourette. Face à «la montée des populismes», Carole Delga, présidente de la Région, a, comme le maire de Toulouse, plaidé la «voie de la fraternité». Le représentant de l’Etat, nouveau directeur de cabinet du préfet, Marc Tschiggfrey, a rappelé pour cela l’outil dont s’est dotée la France depuis 1905, celui de «la laïcité qui protège».
Par un trait d’humour, Mohamed Tatai a résumé le long parcours de la Grande Mosquée débuté par la pose de la première pierre en 2005: il a offert à Jean-Luc Moudenc une clé symbolique du nouvel édifice mais aussi une seconde clé, minuscule, de ce qui est désormais l’ancienne mosquée d’Empalot et dont on se souvient qu’elle était au début un local à vélos. Les 6 M€ qu’a coûté la Grande Mosquée proviennent essentiellement de la collecte effectuée auprès des fidèles dans leurs précédents locaux.