Sorti le 28 mai 2002, le titre est un choc à l’époque : derrière les postures fun du clip de Without Me, les provocations virulentes et les tubes imparables à la Sing For The Moment ou Cleaning Out My Closet, le rappeur de Détroit semble ici prêt à jouer (enfin) son rôle de haut-parleur et à profiter de sa popularité hors-norme (“It’s like a fuckin’ army marching in back of me”) pour balancer à la face de l’Amérique conservatrice des morceaux incroyablement lucides, presque menaçants.
Le fait que White America soit placé en deuxième position, juste après une brève introduction de trente secondes, n’a d’ailleurs rien d’anodin : il permet au blondinet du rap US de présenter son quatrième album, de rappeler à tout le monde qui il est (“Je parle aux jeunes de banlieue qui sans moi ne se seraient jamais doutés de l’existence de ces mots”) et de plonger une fois de plus dans la part d’ombre du rêve américain, s’attaquant à la censure et au conservatisme d’un pays alors dirigé par George W. Bush.