C’est l’image du réfugié “vulnérable” dominante dans la couverture médiatique que le peintre syrien Abdalla Al Omari a souhaité inverser, en montrant au monde à quoi ressembleraient les responsables politiques si leur chance venait à tourner. Ainsi est née “The Vulnerability Series“.
Il l’a initialement présentée à Bruxelles, capitale de la Belgique, en 2016 quand il y a obtenu l’asile, et une deuxième fois à Dubaï, où l’exposition a pris fin le 6 juillet 2017.
Omari a expliqué ses motivations pour la série :
J’avais beau en savoir très peu sur le monde intérieur de ces dirigeants, les innombrables heures intimes que j’ai passées avec eux m’ont appris plus que je ne pouvais imaginer. Avec la même facilité que tout ce qui vaut d’être défendu peut se retrouver sans défense, les moments où on est absolument dépourvu de pouvoir peuvent vous donner des super-pouvoirs.
L’idée était de briser leur image de puissants. Il a détaillé sur son blog comment il en est arrivé à se prendre de pitié même pour le président syrien assiégé Bachar el-Assad, dont les troupes sont régulièrement accusées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité :
Même moi j’ai eu de la compassion pour (ma version d’) Assad. Dans cet univers en apesanteur, nous n’avons que notre vulnérabilité à quoi nous raccrocher. Ce vent invisible alourdit notre poitrine, et pourtant, mystérieusement nous remet à nouveau debout. Je me suis persuadé que c’est l’arme la plus puissante que possède l’humanité, tellement plus puissante que la trace dans nos mémoires collectives des jeux d’influence, des cratères de bombes et des impacts de balles. La vulnérabilité est un cadeau dont nous devrions tous nous réjouir.