“Si les conditions de vie locales sont désespérées et précaires, l’information sur les risques peut être perçue comme non pertinente. […] Avec peu de canaux d’émigration régulière, les campagnes d’information centrées exclusivement sur les risques paraissent peu crédibles à un auditoire qui se considère déjà désavantagé et en danger dans son pays d’origine”, conclut le texte.
Les recherches de Richter au Mali montrent les mêmes tendances, elle ne croit donc pas que “Falé” aura un impact, expliquant :
Il faut prendre en compte en premier pourquoi les gens partent. C’est à cause de la pauvreté, du manque d’opportunités pour les jeunes, et de l’absence de confiance dans le changement là où ils se trouvent et dans un avenir mesurable. La plupart des jeunes ont des emplois informels. Autrement dit, même s’ils travaillent aujourd’hui, ils ne peuvent jamais être sûrs que ce sera aussi le cas demain. Voilà pourquoi les jeunes trouvent plus risqué de rester chez eux. Ils disent : “Plutôt mourir en mer que de rester ici. S’il y a 100 personnes sur un bateau qui coule dans la mer Méditerranée, et qu’il y a un survivant, pourquoi ça ne serait pas moi ?’
L’emploi est loin de chez soi
Raison finale du faible effet potentiel de la vidéo : la migration, malgré tous ses dangers, est une stratégie installée de survie. En d’autres termes, ce n’est pas une vidéo émotionnelle de rap qui suffira à changer une pratique déjà ancrée assurant la survie de familles.