Trois ans après la tuerie de Charlie Hebdo, Reporters sans frontières (RSF) déplore que dans le monde des dizaines de journalistes soient l’objet d’appels au meurtre ou de condamnations à mort pour “blasphème” ou “apostasie”. Écrire ou parler du religieux reste une affaire délicate. Au point de risquer d’y perdre la vie.
Publié sur le site de Reporters Sans Frontières
Trois ans après l’assassinat de douze personnes dans les locaux parisiens de l’hebdomadaire Charlie Hebdo, les censeurs au nom de Dieu ne baissent pas les armes. Ils demeurent l’une des plus graves menaces pour la liberté d’informer un peu partout dans le monde. D’un continent à l’autre, les appels au meurtre contre les journalistes accusés de blasphème sont amplement relayés par les réseaux sociaux. En France, des internautes anonymes suggèrent de perpétrer d’autres attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo. Au Bangladesh, des appels à la pendaison publique sont proférés contre Shyamal Dutta, rédacteur en chef du quotidien Bhorer Kagaj, et son équipe. La parution, le 23 décembre dernier, d’un article sur un livre consacré aux hadiths édité par un organe gouvernemental a jeté son auteur et ses collègues dans la tourmente au prétexte de commentaires sur les paroles du prophète jugées “vulgaires”.