Trois ans après la tuerie de Charlie Hebdo, de nombreux journalistes menacés de mort pour “blasphème”

Le blasphème, un instrument de censure des voix critiques

Le plus souvent, loin de servir à protéger le sacré, ces lois s’avèrent être un moyen d’étouffer les voix dissidentes, de réprimer les journalistes , d’empêcher toute expression critique du système en place ou des détenteurs du pouvoir. Des notions vagues qui servent trop souvent d’outils pour condamner toutes les formes dissidentes ou minoritaires d’expression comme le montre le cas de la journaliste soudanaise Shamael al-Nur. Pour avoir dénoncé, en février dernier, “l’obsession des régimes islamiques pour les questions de vertus, d’habillement des femmes et d’apparences, plus que pour les questions de santé et d’éducation” dans un éditorial publié dans le journal indépendant Al-Tayyar, Shamael al-Nur a fait l’objet de violentes menaces et a été menacée de poursuite en justice pour apostasie, une accusation passible de la peine de mort au Soudan, où la loi islamique est en vigueur depuis 1983.