Tribune : Le mot « islamophobie » inapte à lutter contre la « musulmanophobie »

Le résultat de ce mauvais signifiant au signifié si confus est que le racisme anti-musulmans est mal pensé, mal traité, mal combattu, largement occulté par les sempiternels débats sur la laïcité, le droit au blasphème, la liberté d’expression, le droit de critiquer les religions et donc l’islam.

On s’écharpe, hors de toute continence laïque, sur l’herméneutique de telle ou telle sourate, pour mieux fermer les yeux sur les discriminations bien réelles subies au quotidien par les musulmanes et les musulmans. Comme si au fond, parce que l’islam doit pouvoir être critiqué, être musulman c’est déjà être un peu coupable, comptable jusqu’à l’infinie de tout l’islam et de tous ses proxénètes morbides, de Daesh, des princes saoudiens, des femmes lapidées, des imams débiles, des petites filles voilées, ad nauseam.