Toni Morison, Harper Lee, Angie Thomas… 5 livres coup de poing contre le racisme

De très nombreux auteurs ont dénoncé les conditions de vie des Afro-Américains aux Etats-Unis. Que ce soit au temps de la ségrégation ou ces dernières années. Voici 5 romans pour mieux comprendre l’actualité.La mort de George Floyd, tué par un policier lors de son interpellation à Minneapolis, le 25 mai, met plus que jamais en lumière les inégalités sociales et des bavures policières dont sont victimes les Afro-Américains aux Etats-Unis. Pour mieux comprendre cette situation, voici 5 livres contre le racisme, pour certains accessibles dès l’adolescence, dont on ne sort pas indemne.

article par Sandrine Bajos avec Renaud Baronian publié sur le site leparisien.fr, le 10 06 2020

«La Haine qu’on donne» d’Angie Thomas

Starr est une jeune fille noire de 16 ans scolarisée dans un lycée « blanc » d’une chic banlieue. Mais sa vie, c’est aussi le quartier pauvre et difficile de sa famille. Guerres des gangs, trafic de drogue, descentes de police quotidiennes. Son monde déjà compliqué s’écroule le jour où son ami d’enfance est tué de trois balles dans le dos par un policier trop nerveux. Elle est la seule témoin, le quartier s’embrase, la police veut enterrer l’affaire. Ce fait divers glaçant va changer à tout jamais la vie de l’ado qui, malgré son chagrin et sa peur, se lance dans un combat difficile pour faire éclater la vérité.

Inspiré de faits réels, ce pavé de près de 500 pages tire un signal d’alarme contre le racisme, les violences policières ou encore la corruption tout en prônant l’intégration, la tolérance, la solidarité et l’amour. Son adaptation au cinéma en 2019 par George Tillman Jr, avec l’incroyable Amandla Stenberg, est une réussite.

« The Hate U Give – La Haine qu’on donne », d’Angie Thomas, Ed. Nathan, 17,95 euros. Dès 14 ans.

«Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur» d’Harper Lee

Certes, ce livre ne date pas d’hier. Alors pourquoi s’y plonger aujourd’hui ? Parce que c’est un roman que l’on peut découvrir dès l’adolescence et que tous ceux qui le connaissent ne voient plus le monde de la même façon. Harper Lee, lauréate du prix Pulitzer en 1961, s’est inspirée d’un fait divers aussi célèbre que dramatique. Au début des années 1930, huit garçons afro-américains, âgés de 12 à 20 ans, accusés d’avoir violé deux femmes blanches, furent condamnés à mort après un procès expéditif.

Devenu un best-seller vendu à plus de 40 millions d’exemplaires, « Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur » dénonce, à travers le regard d’un enfant, toute la monstruosité de la ségrégation et le racisme de cette société américaine de l’époque. Une fiction bouleversante et humaniste qui permet de comprendre aussi ce qui se passe aujourd’hui. On peut aussi voir la superbe adaptation cinématographique signée Robert Mulligan, « du Silence et des Ombres » (1962), avec Gregory Peck dans le rôle d’Atticus Finch, l’avocat de Tom Robinson, injustement condamné car noir.

« Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur », d’Harper Lee, Ed Livre de Poche, 320 p., 6,50 euros. Dès 13 ans.

«Beloved» de Toni Morrison

Publié en 1987, il est considéré comme le chef-d’œuvre de Toni Morrison, Prix Nobel de littérature en 1993, qui a consacré toute sa carrière à raconter l’héritage douloureux de l’esclavage et le racisme. Le roman, récompensé du Prix Pulitzer et adapté au cinéma avec Oprah Winfrey, se déroule après la guerre de Sécession et dresse le portrait d’une ancienne esclave hantée par le fantôme de sa fille morte qui un jour frappe à sa porte. Le récit alterne entre les années 1873 et 1865 à coups de flash-back.

Déchirant, extraordinaire, cet immense roman revient sur les horreurs subies par les esclaves et sur la façon dont elles les ont poursuivis sur plusieurs générations. Le racisme et la condition des Noirs aux Etats-Unis constituent les thèmes clé de tous les livres de Morrison, même ceux ancrés dans notre époque, et parmi lesquels on conseille, notamment, « Jazz » (1992) et « Délivrances » (2015).

« Beloved », de Toni Morrison, Ed. 10-18, 384 p., 8,10 euros.

«Americanah» de Chimamanda Ngozi Adichie

C’est sans doute le livre le plus fort sur le sujet paru ces dernières années. Sorti en 2013, « Americanah » de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, devenu un best-seller, est une fresque post-coloniale qui suit l’histoire d’amour entre Ifemelu et Obinze, deux brillants enfants de la classe moyenne nigériane, partis chercher fortune loin de chez eux. La jeune femme obtiendra un visa pour une prestigieuse université aux Etats-Unis.

L’auteure, qui s’est inspirée de sa propre histoire, apporte un regard aiguisé sur les questions d’identité culturelle, de séparation, de double culture. Avec humour, mais sans légèreté, elle raconte sous sa plume magnifique le racisme, l’immigration et ses conséquences toujours dramatiques. Un bijou.

La mort de George Floyd, tué par un policier lors de son interpellation à Minneapolis, le 25 mai, met plus que jamais en lumière les inégalités sociales et des bavures policières dont sont victimes les Afro-Américains aux Etats-Unis. Pour mieux comprendre cette situation, voici 5 livres sur le racisme, pour certains accessibles dès l’adolescence, dont on ne sort pas indemne.

«La Haine qu’on donne» d’Angie Thomas

Starr est une jeune fille noire de 16 ans scolarisée dans un lycée « blanc » d’une chic banlieue. Mais sa vie, c’est aussi le quartier pauvre et difficile de sa famille. Guerres des gangs, trafic de drogue, descentes de police quotidiennes. Son monde déjà compliqué s’écroule le jour où son ami d’enfance est tué de trois balles dans le dos par un policier trop nerveux. Elle est la seule témoin, le quartier s’embrase, la police veut enterrer l’affaire. Ce fait divers glaçant va changer à tout jamais la vie de l’ado qui, malgré son chagrin et sa peur, se lance dans un combat difficile pour faire éclater la vérité. Inspiré de faits réels, ce pavé de près de 500 pages tire un signal d’alarme contre le racisme, les violences policières ou encore la corruption tout en prônant l’intégration, la tolérance, la solidarité et l’amour. Son adaptation au cinéma en 2019 par George Tillman Jr, avec l’incroyable Amandla Stenberg, est une réussite.

« The Hate U Give – La Haine qu’on donne », d’Angie Thomas, Ed. Nathan, 17,95 euros. Dès 14 ans.

«Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur» d’Harper Lee

Certes, ce livre ne date pas d’hier. Alors pourquoi s’y plonger aujourd’hui ? Parce que c’est un roman que l’on peut découvrir dès l’adolescence et que tous ceux qui le connaissent ne voient plus le monde de la même façon. Harper Lee, lauréate du prix Pulitzer en 1961, s’est inspirée d’un fait divers aussi célèbre que dramatique. Au début des années 1930, huit garçons afro-américains, âgés de 12 à 20 ans, accusés d’avoir violé deux femmes blanches, furent condamnés à mort après un procès expéditif.

Devenu un best-seller vendu à plus de 40 millions d’exemplaires, « Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur » dénonce, à travers le regard d’un enfant, toute la monstruosité de la ségrégation et le racisme de cette société américaine de l’époque. Une fiction bouleversante et humaniste qui permet de comprendre aussi ce qui se passe aujourd’hui. On peut aussi voir la superbe adaptation cinématographique signée Robert Mulligan, « du Silence et des Ombres » (1962), avec Gregory Peck dans le rôle d’Atticus Finch, l’avocat de Tom Robinson, injustement condamné car noir.« Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur », d’Harper Lee, Ed Livre de Poche, 320 p., 6,50 euros. Dès 13 ans.

«Beloved» de Toni Morrison

Publié en 1987, il est considéré comme le chef-d’œuvre de Toni Morrison, Prix Nobel de littérature en 1993, qui a consacré toute sa carrière à raconter l’héritage douloureux de l’esclavage et le racisme. Le roman, récompensé du Prix Pulitzer et adapté au cinéma avec Oprah Winfrey, se déroule après la guerre de Sécession et dresse le portrait d’une ancienne esclave hantée par le fantôme de sa fille morte qui un jour frappe à sa porte. Le récit alterne entre les années 1873 et 1865 à coups de flash-back.

Déchirant, extraordinaire, cet immense roman revient sur les horreurs subies par les esclaves et sur la façon dont elles les ont poursuivis sur plusieurs générations. Le racisme et la condition des Noirs aux Etats-Unis constituent les thèmes clé de tous les livres de Morrison, même ceux ancrés dans notre époque, et parmi lesquels on conseille, notamment, « Jazz » (1992) et « Délivrances » (2015). « Beloved », de Toni Morrison, Ed. 10-18, 384 p., 8,10 euros.

«Americanah» de Chimamanda Ngozi Adichie

C’est sans doute le livre le plus fort sur le sujet paru ces dernières années. Sorti en 2013, « Americanah » de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, devenu un best-seller, est une fresque post-coloniale qui suit l’histoire d’amour entre Ifemelu et Obinze, deux brillants enfants de la classe moyenne nigériane, partis chercher fortune loin de chez eux. La jeune femme obtiendra un visa pour une prestigieuse université aux Etats-Unis.

L’auteure, qui s’est inspirée de sa propre histoire, apporte un regard aiguisé sur les questions d’identité culturelle, de séparation, de double culture. Avec humour, mais sans légèreté, elle raconte sous sa plume magnifique le racisme, l’immigration et ses conséquences toujours dramatiques. Un bijou.
« Americanah » de Chimamanda Ngozi Adichie, Ed Folio, 704 p., 9,50 euros.

La Couleur des sentiments» de Kathryn Stockett

Au Mississippi, en 1962, quelques mois avant la marche de Martin Luther King, toute famille bourgeoise blanche a sa bonne noire. Elle fait le ménage, la cuisine et s’occupe des enfants, les aime. Mais pas question qu’elle utilise les toilettes de la maison… De retour chez ses parents avec son diplôme de journalisme en poche, Skeeter va justement chercher à savoir ce qu’est devenue Constantine, cette domestique qui l’a élevée et semble avoir disparu sans laisser de trace… La jeune femme va alors prendre conscience des attitudes discriminantes des siens et de la société dans laquelle elle évolue. Elle se lance dans la rédaction d’un livre autour des témoignages de domestiques noires. Un projet qui va faire scandale…

Passionnant et bouleversant, ce premier roman écrit en 2011 et adapté au cinéma, pointe les souffrances de ces femmes noires traitées comme des esclaves dépourvues de sentiment.

« La Couleur des sentiments », de Kathryn Stockett, Ed. Actes Sud, Babel, 624 p., 9,70 euros.