MUSIQUE – Après le sublime et planant « Redbone« , Donald Glover alias Childish Gambino donne sa vision des États-Unis dans « This is America« . Et ce portrait est si sombre que le clip, dévoilé ce week-end, a fait l’effet d’une bombe outre-Atlantique. En 24 heures, la vidéo a été vue plus de 14 millions de fois. En France, elle tombe à point nommé face à la dernière polémique de Donald Trump mimant la tuerie du Bataclan.
Article publié sur le site du Huffington Post le 7 05 2018
Mais pour porter ce message, le clip réalisé par Hiro Murai regorge de détails ne demandant qu’à être interrogés et interprétés. En voici trois à ne pas manquer.
Trois fusillades sont au cœur de ce clip événement. La première victime est un chanteur noir (0:50) avant qu’un chœur ne soit sauvagement abattu (1:50). Enfin, c’est au tour de Donald Glover de fuir sa propre mort dans une course poursuite qui a rappelé à beaucoup une scène du film « Get Out« .
Les victimes, elles, sont simplement traînées hors du champ…
Les danses cachent le plus important
Les chorégraphies de « This is America » sont signées Sherrie Silver. Selon Forbes, elles sont un savant mélange de 10 danses populaires aux États-Unis. On y reconnaît également les mouvements de la danse sud-africaine Gwara Gwara (dansée par Rihanna aux derniers Grammy Awards notamment) ou encore un hommage à Michael Jackson sur le toit d’une voiture.
Mais si ce clip est si intéressant, c’est aussi pour ce qu’il se passe en arrière plan.
Derrière les danses, Hiro Murai a filmé des scènes d’émeutes, des voitures qui brûlent, un cavalier de l’apocalypse passant au galop… « La pop-culture et les réseaux sociaux » sont-ils des « distractions » qui nous éloignent des vrais sujets, se demande ainsi une fan, quand d’autres se demandent si les danses ne sont pas les mouvements des politiciens pour faire oublier les polémiques.
C’est l’un des moments les plus violents du clip de « This is America ». À 1:50 un chœur d’église est abattu par un Donald Glover nonchalant. Ce passage de la vidéo a été interprété par les fans comme une référence évidente à la tuerie de l’église méthodiste noire de Charleston en juin 2015.