Temps, compétences, dons… Un plein d’idées pour s’engager et aider

Il existe 1,3 million d’associations en France aux besoins et missions très variés. Comment trouver les moyens de se rendre utile en donnant de son temps, de ses compétences ou de ses deniers ?  Activités régulières, actions ponctuelles, entraide de proximité, accueil du public, logistique, collecte, coordination, appui administratif, les idées pour s’engager ne manquent pas… Comme l’avance le Secours populaire français sur son site, « il y a autant de façons de s’engager que de bénévoles ». 

article par Marlène Duretz publié sur le site lemonde.fr, le 24 09 2020

Le confinement a souligné combien l’entraide et les gestes solidaires, sans précédent au sein des immeubles et des quartiers, ont été essentiels, contribuant au mieux vivre. A l’issue de cette singulière parenthèse, les pistes solidaires pour prolonger les élans philanthropiques et se rendre utile en donnant de soi, de ses compétences, de son temps ou de ses deniers, se sont multipliées.

Déjà avant l’apparition du Covid-19, un Français sur quatre était bénévole dans une association, engagé pour les autres ou pour une cause, selon le baromètre IFOP-France Bénévolat 2010-2019, qui souligne une progression chez les moins de 35 ans, tandis que le baromètre de la générosité 2019 faisait état de 7,5 milliards d’euros de dons, dont 4,5 milliards pour les seuls particuliers.

En cette rentrée et dans ce contexte social et sanitaire, vous avez davantage envie de vous investir ? Sans aucune prétention à l’exhaustivité, voici cinq voies pour s’engager et aider, à distance ou sur le terrain, ponctuellement ou plus régulièrement, à l’échelle de son quartier, de sa ville et au-delà. Et des idées de sites Internet, de plates-formes et d’applications pour vous guider.

    • Devenir bénévole via une plate-forme

Une maraude du Secours populaire à Paris, le 7 avril. JOEL SAGET / AFP

Pour mieux s’y retrouver, et savoir quelle voie solidaire suivre, en fonction de ses aspirations, du temps, des moyens et des compétences dont on dispose, plusieurs plates-formes comme Tousbenevoles.org, ou Jeunebenevole.org, sa déclinaison pour les 15-25 ans, Francebenevolat.orgBenenova.fr, en Ile-de-France, à Lille et Nantes, ou encore Jemengage.paris.fr dans la capitale, se font de précieux médiateurs entre bénévoles et associations. Chacune, à travers des moteurs de recherche multicritères, vient épauler le potentiel bénévole, référence les missions, les détaille, afin de faciliter sa quête et de concrétiser son engagement, qu’il soit disponible en semaine ou la nuit, deux fois par mois ou uniquement pour les situations d’urgence.

Quel que soit le temps dont il dispose, tout bénévole trouvera à le mettre à profit. Exemples : au cours d’un entretien téléphonique de quinze à trente minutes, parler de son métier à un jeune de 14 à 24 ans, et l’aider dans son choix d’orientation avec l’association Moi dans 10 ans ; préparer des colis alimentaires pendant deux heures pour le Secours populaire de Nantes ; se proposer tout un week-end comme chauffeur bénévole pour la grande collecte annuelle de la banque alimentaire de Rennes ; participer, chaque samedi à Paris avec l’association Entraides-Citoyennes, à une maraude à la rencontre de sans-abri, migrants et personnes en situation de précarité, etc.

  • S’investir dans son quartier, et auprès de ses voisins

    Des voisins discutent depuis leurs balcons à Paris, le 19 mars. MARTIN BUREAU / AFP

    Le confinement a accentué la nécessité, et l’envie aussi, de tisser et d’enrichir les liens de proximité : depuis les balcons, le seuil de sa maison et dans les cours d’immeuble, on a échangé son prénom, ses bons tuyaux pour tenir, et surtout pris cas de ceux qui n’étaient jusqu’ici que des silhouettes croisées à la va-vite sur le trottoir ou dans le hall. Nombreux sont ceux qui ont apporté leur aide à leurs voisins, et notamment aux plus vulnérables.

    Des sites préexistants, tous doublés d’applis de réseau social gratuit de voisinage tels que SmiileNextdoorMesvoisins ou encore Allovoisins, ont soutenu ce mouvement et le prolongent en multipliant les interactions : continuer à s’informer sur la vie de son quartier, à proposer ses services, ou à en demander en retour, qu’il s’agisse d’un coup de main pour les courses ou le bricolage, pour sortir d’une impasse informatique, pour la rédaction d’un courrier épineux ou faire garder son chat.

    L’appli Entourage de l’association éponyme, « le réseau de ceux qui n’ont pas de réseau », propose de créer quant à elle des liens d’amitié et d’entraide entre voisins avec et sans domicile : douche à offrir, recherche ou don de tente, duvet ou vêtements…

    On peut par ailleurs aider les personnes âgées à se déplacer, les accompagner pour une balade au parc ou un rendez-vous chez le médecin, comme le suggère l’appli parisienne Paris en compagnie, qui coordonne aussi des appels de convivialité pour lutter contre l’isolement de nos aïeux.

    • Opter pour le financement participatif

      NEIL WEBB / IKON IMAGES / PHOTONONSTOP

Appuyer des projets, en phase avec ses convictions, et les aider à voir le jour en contribuant à leur financement : hors des circuits financiers institutionnels, le crowdfunding, ou « financement participatif », s’appuie sur Internet pour collecter les fonds nécessaires au lancement d’un projet, financement qui peut prendre la forme d’un don, avec ou sans contrepartie, d’un prêt, et même d’un investissement en capital.

Plusieurs plates-formes référencent les projets et en détaillent les contours. Parmi elles, celles spécialisées dans le crowdfunding de dons, telles qu’UluleKisskissbankbankKickstarter et Gofundme, dans l’investissement participatif en capital ou royalties comme Wiseed ou Wedogood, focalisées sur l’investissement immobilier telles Lymo ou Fundimmo, ou encore tournées vers la transition écologique et le financement de projets agricoles et alimentaires durables à l’instar de Miimosa ou BlueBees.

Pourquoi ne pas prendre part financièrement au lancement d’un projet de collants recyclés mais également consignés, et même à la rénovation d’un studio de yoga lyonnais ? On peut aussi miser sur le développement d’Ecotable, label et communauté de restaurants aux pratiques écoresponsables, appuyer celui d’une malterie artisanale innovante dans le Sud-Ouest, épauler Camille et Victor dans la construction en Ariège d’une ferme régénératrice, respectueuse de la biodiversité, ou Guillaume dans son projet d’herboristerie nomade dans le Loiret.

  • Faire un geste pour l’environnement

    Une bénévole du collectif « Clean My Callanques » ramasse des déchets sur une plage de Cassis (Bouches-
    du-Rhône), le 12 septembre. CHRISTOPHE SIMON / AFP 

S’engager pour l’environnement, et soutenir des démarches écoresponsables, peut également passer par des actions à adopter soi-même. L’appli Wag, acronyme de « We act for good », lancée par le WWF, est un coach de vie qui, à travers des astuces, des quêtes et des défis à relever, contribue à mieux consommer et à adopter des gestes plus vertueux pour l’environnement, chez soi et sur son lieu de travail : consommer sain et responsable, viser le zéro déchet, prioriser le « faire soi-même », optimiser sa mobilité ou encore faire des économies d’énergie.

Dans le même esprit, l’appli Onesave/day propose aux anglophones de se lancer dans un écochallenge par jour tandis que l’appli 90jours se fait l’assistant personnel d’un mode de vie plus écolo, en un peu plus de jours qu’il ne faut pour faire le tour du monde selon Jules Verne. Un défi quotidien est à relever tel que « coller un autocollant Stop pub sur ma boîte aux lettres » ou « se laver avec un morceau de savon ».

Devant l’écran de son ordinateur, rien de plus simple que de délaisser son moteur de recherche habituel pour le moteur solidaire allemand Ecosia et ainsi contribuer à la reforestation, ou encore le métamoteur français Lilo et ses gouttes d’eau qui, mises bout à bout, permettent de financer des projets sociaux et environnementaux.

Autre piste verte sur laquelle s’engager sans mettre la main à la poche, celle de Cleanwalk, plate-forme qui centralise les ramassages citoyens de déchets organisés partout en France. Le principe consiste à marcher ensemble pour nettoyer la planète : rendez-vous est donné en octobre, par exemple, sur la plage de Fort-Mahon dans la Somme, « sacs et bonne humeur fournis », ou dans le centre-ville d’Aubagne (Bouches-du-Rhône).

  • Soutenir financièrement une association caritative

    Un bénévole de l’association caritative Les Mains tendues distribue des produits de première nécessité à des sans-abri à Orléans (Loiret), le 4 avril. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP                                      

Plus de 1,3 million d’associations existent en France, parmi lesquelles les incontournables Perce-Neige, l’association des paralysés de France, la Croix-Rouge française, Sidaction, Les Restos du cœur, La Ligue contre le cancer ou encore la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), toutes référencées sur le site Infodon.fr/a-qui-donner/.

A souligner qu’en France le contribuable peut déduire 66 % des sommes versées à une association dans la limite de 20 % de son revenu imposable ou 75 % dans la limite de 530 euros. Près d’un Français sur deux donne au moins une fois par an, financièrement bien sûr, mais pas seulement.

Outre des dons en nature (vêtements, mobilier, alimentation…), une cause peut être soutenue sans délier les cordons de sa bourse : en se contentant de regarder une publicité de vingt secondes sur le site et l’appli de dons gratuits Goodeed, dont les fonds générés sont reversés au projet de son choix, mais aussi grâce à l’application Kmforchange, qui transforme les kilomètres parcourus en joggings et marches rapides en dons reversés à des projets associatifs solidaires, et financés par des entreprises mécènes. Chacun de ces kilomètres rapporte 10 centimes. Au marcheur ou coureur de choisir le projet qu’il souhaite soutenir avant de « foncer vers l’infini et au-delà ».

Engagez-vous qu’ils disaient !