Paris : plus de 2000 migrants campent parmi les rats et les déchets, une situation « explosive »
Face à cette surpopulation confinée dans des camps insalubres, la recrudescence de tensions était presque inévitable, rappellent, unanimes, les associations. « Quand les gens sont à bout, tout dégénère très vite. Pour un paquet de cigarettes volé, il peut y avoir une flambée de violence généralisée », précise une bénévole de l’Armée du Salut. « La situation est explosive, tendue. Ça se voit, ça se sent ». Et la présence de réseaux mafieux, de passeurs, n’arrange rien. « Il y a toujours des grosses têtes qui décident de qui rentre, qui ne rentre pas dans ‘leurs’ campements. S’ils décident que les bénévoles ne rentrent pas, on ne rentre pas », continue Lola. « Ils nous empêchent d’accéder à une population qui a besoin de nous ».
« Beaucoup ne viennent plus nous voir, nous n’avons plus rien à leur apprendre »
Dans une telle atmosphère, le lien de confiance entre migrants et associations est parfois mis à rude épreuve. « Beaucoup s’isolent, ne viennent plus nous voir. C’est triste à dire, mais parfois, nous n’avons plus rien à leur apprendre… », constate avec amertume Lola. Plus grave encore, ce lien de confiance a été rompu dernièrement : deux équipes de maraudeurs de France Terre d’asile (FTDA) se sont fait agresser la semaine dernière dans un campement de la Porte d’Aubervilliers. « Des menaces à l’arme blanche », précise Pierre Henry, le directeur général de FTDA. « Cela nous inquiète énormément ».