Le gouvernement de droite au pouvoir, dont la mesure est largement soutenue par les autres partis, s’inscrit dans une dynamique européenne. Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont déjà banni de manière plus ou moins étendue cette tenue vestimentaire masquant le visage, qui comprend la burqa et le niqab.
L’un des risques porté par ces lois est qu’elles nourrissent l’obsession de certains pour la religion musulmane. Légiférer sur les attributs religieux est souvent plus efficace pour créer un emballement médiatique que pour favoriser le vivre-ensemble, comme l’a illustré en France la polémique (interminable) sur le burkini.
Une obsession entretenue par les réseaux sociaux ?
Comme si, une fois interdit, le voile intégral devenait tout à coup omniprésent dans les rues… et dans les transports en commun. Interrogé par le site norvégien Nettavisen, Sindre Beyer, qui suit le groupe Fedrelandet Viktigst depuis un moment déjà, a déclaré vouloir faire découvrir à d’autres « les coins sombres d’Internet » :
« Je suis choqué par la quantité de haine et de “fake news” qu’ils diffusent. L’animosité qu’ils ont exprimée envers des sièges de bus montre à quel point les préjugés nuisent à l’intelligence. »
Rune Berglund Steen, chef du centre norvégien contre le racisme (Antirasistisk Center), confirme l’analyse de l’internaute :
« Les gens voient ce qu’ils veulent voir et ce qu’ils veulent voir ce sont des musulmans dangereux. D’une certaine façon, c’est un test intéressant qui montre la rapidité avec laquelle on peut trouver des confirmations à nos propres délires. »
Pour le militant antiraciste, les réseaux sociaux participent à l’augmentation de ces discours xénophobes et islamophobes en Norvège. « C’est une innovation démocratique mais c’est aussi un lieu où les gens cultivent les angoisses et les haines qu’ils ont en commun en y trouvant la validation de leurs pairs », dit-il à Nettavisen.
« Un groupe de Dark Vador »
D’autant plus que, selon lui, la photo présente une scène qui ne risque pas d’avoir lieu à Oslo. « Les bus ne sont pas pleins d’islamistes effrayants et ils ne possèdent généralement pas tant de sièges vides », conclut Rune Berglund Steen.